Le refuge Aide aux Vieux Animaux (Ava), repris en 2003 par le docteur Thierry Bedossa, héberge près de 500 animaux, et a la particularité non seulement d’offrir un cadre de vie agréable à ses pensionnaires, mais en plus d’être une maison de retraite pour les animaux vieillissants. Toute l’équipe assure non seulement une bonne vie à chacun, mais aussi une bonne fin de vie lorsqu’il est temps de les aider à partir. L’équipe du refuge interviendra justement au colloque « l’Animal en Marche » sur la douloureuse question de l’euthanasie.
1/ AVA est connu pour être un refuge « pas comme les autres » : c’est une maison de retraite pour animaux. Sans doute la seule et unique en France ?
Equipe d’AVA : Effectivement, AVA accueille tous les animaux vieillissants, séniles, handicapés, dangereux et agressifs, ceux qui présentent des comportements gênants ou indésirables, ou encore qui souffrent de maladies graves. Nous avons la chance de disposer d’un vaste domaine en Normandie, avec son climat tempéré, optimum pour les animaux (et les végétaux !). Notre volonté est de proposer un véritable lieu de vie avec le bien-être animal comme élément central. Nous essayons de faire adopter nos pensionnaires, mais la majorité d’entre eux vont finir leurs jours à nos cotés. Nous tachons de leur proposer l’environnement le plus favorable et adapté possible, favorisant les interactions positives entre congénères et avec les humains. Travaillent ensemble vétérinaire, auxiliaire vétérinaire, soigneur animalier, scientifique éthologue, éducateur canin, technicien. C’est une approche unique qui nous permet d’avoir une démarche objective et surtout en constante amélioration pour prendre en charge chaque individu avec ses particularités et ses besoins propres.
2/ Certains soigneurs et responsables du refuge interviendront au colloque sur le thème du « bien mourir ». C’est l’une de ses missions les plus importantes Pouvez-vous expliquer exactement en quoi cela consiste ?
Equipe d’AVA :La première mission du refuge est d’apporter une alternative à l’euthanasie pour tous les animaux que leurs propriétaires ne peuvent ou ne veulent plus garder pour les multiples raisons citées précédemment. C’est un fait, même dans les grandes associations de protection animale, on envisage encore beaucoup trop facilement l’euthanasie des animaux, qui sont des individus sensibles, intelligents, à la recherche d’une bonne vie, mais en situation de vulnérabilité.
Un des thèmes qui sera abordé au colloque est effectivement le sujet sensible du « bien mourir ». Si nous essayons d’assurer une bonne vie à tous ces animaux, il est normal de leur assurer aussi une bonne « fin de vie ». Nous sommes là pour rassurer, soulager, soigner sans basculer dans l’acharnement thérapeutique. Lorsque nous observons des signes de mal-être, une volonté de partir, c’est qu’il est temps. Nous avons donc la responsabilité de prendre la décision, toujours difficile, d’aider ces animaux à mourir dignement. Nous la prenons toujours de façon collégiale, en concertation avec l’entourage de l’animal s’il est toujours en contact avec nous, de façon sereine et réfléchie.
C’est toujours un moment difficile pour nous, même si nous sommes là aussi pour ça. Lorsque la décision est prise pour un animal, nous faisons tout notre possible pour que sa dernière journée ne soit remplie que de moments privilégiés. Cela nous permet de dire au revoir, et de le rendre heureux encore quelques temps.
3/ Aujourd’hui, le refuge est en difficulté. Quelles sont les actions possibles pour l’aider ?
Equipe d’AVA : Accueillir tous ces animaux jusqu’à la fin de leurs jours, aussi longtemps que cela est nécessaire, c’est évidemment très coûteux, et pas seulement en soins vétérinaires. Comme tous les refuges, nous avons besoin de la générosité de tous les humanistes, tous ceux qui aiment les animaux, pour faire un don, nous aider à nous faire connaître. Il est aussi possible de parrainer un animal, d’être mécène… tout est possible !
